European Journal of Education Studies
ISSN: 2501 - 1111
ISSN-L: 2501 - 1111
Available on-line at: www.oapub.org/edu
doi: 10.5281/zenodo.239352
Volume 3 │ Issue 2 │ 2017
L’INITIATION EN SCIENCES EXPÉRIMENTALES À L’ÉDUCATION
PRÉSCOLAIRE: PERSPECTIVES ÉPISTÉMOLOGIQUESi
Phan Sung Tinii
American Pacific University, Vietnam
Résumé:
Dans cet article sont examinées les origines épistémologiques d’une initiation précoce
des enfants d’âge préscolaire en sciences physiques et naturelles. En discutant le
caractère des apprentissages scientifiques et le rôle du savoir scientifique dans
l’éducation préscolaire a été approchée une série des conséquences éducatives,
pédagogiques et didactiques. La dimension cruciale de cette approche reconnait qu’en
âge préscolaire l’évolution des capacités de processus, liées au « faire », qui s’identifie à
cet âge à des activités manuelles et corporelles, auront le dessus sur les activités
conceptuelles. Elles constituent ainsi en un certain sens la base pour le développement
de l’activité cognitive liée au développement de concepts empiriques concrets.
Mots-clés: sciences expérimentales, éducation préscolaire, école maternelle
Abstract:
The epistemological origins of early initiation of pre-schoolers in physical and natural
sciences are discussed in this article. By examining the nature of scientific learning and
the role of scientific knowledge in preschool education was approached a series of
educational, pedagogical and didactic consequences. The crucial dimension of this
approach recognizes that at pre-school age the evolution of process capabilities, related
to 'do', identifying himself at that age to manual and corporeal activities, will have
precedence over conceptual activities. They are thus in a certain sense the basis for the
development of the cognitive activity related to the development of concrete empirical
concepts.
i
ii
INITIATION IN SCIENCES IN PRESCHOOL EDUCATION: EPISTEMOLOGICAL PERSPECTIVES
Correspondence: email phansungtin@gmail.com
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Phan Sung Tin
L’INITIATION EN SCIENCES EXPÉRIMENTALES À L’ÉDUCATION PRÉSCOLAIRE
PERSPECTIVES ÉPISTÉMOLOGIQUES
Keywords: experimental sciences, pre-school education, nursery school
1. Introduction
L’initiative de l’élaboration préliminaire des lignes générales et fondamentales des
nouveaux programmes doit en tout cas tenir compte de la nécessité que le choix d’un
système éducatif nouveau pour l’école maternelle en sciences soit précédé d’un baste
confrontation au niveau culturel et d’une expérimentation adéquate qui puissent établir
un projet pédagogique adapté aux nouvelles exigences de la réalité sociale à laquelle
l’enfant est confronté Lurçat,
AAAS,
NRC,
Eurydice,
. Concevoir
une telle confrontation culturelle comme une simple confrontation de positions
idéologiques, pédagogiques et épistémologiques, il semble cependant extrêmement
limité. Par contre dans le cadre d’une telle confrontation, un rôle de première
importance doit être accordé aux nouvelles orientations des sciences qui s’occupent à la
construction des savoirs comme les sciences cognitives et les didactiques des sciences.
Le choix d’un nouveau projet pédagogique pour l’école maternelle demande
donc un grand effort au niveau de la recherche éducative dirigée avant tous vers
l’approfondissement des connaissances quant aux problèmes concernant le caractère de
l’apprentissage, les fonctions de l’apprentissage au niveau de l’école maternelle, sur la
base de l’apport de différentes compétences et connaissances qui vont de
l’épistémologie et la psychologie à la didactique des sciences physiques et naturelles.
Différents groupes de recherche partout dans le monde travaillent à l’élaboration
des projets pour l’enseignement des sciences expérimentales intégrées dans l’école
maternelle. Dans ces équipes divers hypothèses fondamentales ont été adoptées et
développées: courants empiriques, cadres piagétiens, orientations socio-cognitives et
socio-constructivistes (Ravanis, 2010). Ces hypothèses soutiennent un spectre des
modalités de l’apprentissage scientifique à l’école maternelle.
2. Les sciences à l’éducation : élucidations épistémologiques
Selon les courants empiriques, la capacité d’apprentissage se développe spontanément
dans l’esprit des enfants et la fonction que l’école recouvre est réduite à la transmission
de notions et de connaissances utiles à la future activité des enfants (Hildebrand, 1981;
Chauvel & Michel, 1990). Par contre dans les cadres piagétiens et socio-cognitives ou
socio-constructivistes nous estimons et nous soutenons la thèse selon laquelle tout en
attribuant à la connaissance des contenus et à l’acquisition des compétences dans les
distincts disciplines un rôle qui dépend de l’âge et du niveau de l’école fréquentée,
l’activité didactique doit remplir une fonction totalement différente, destinée, d’une
part à contribuer au développement des capacités intellectuelles et d’apprentissage, et
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de l’autre part, à la formation d’une conscience et d’une attitude scientifique des enfants
face aux phénomènes naturels et sociaux (Kamii & De Vries, 1978; Kamii, 1982; Crahay
& Delhaxhe, 1988; Ravanis, 2000; Rodriguez, 2015).
Dans cette perspective l’école maternelle se présente en tant que moment crucial
au processus éducatif et formateur de l’enfant. Si, en effet, on accepte les conceptions
auxquelles est parvenue la psychologie d’apprentissage contemporaine qui considère la
connaissance comme un processus dans lequel la qualité prévaut sur la quantité, on doit
par la suite reconnaitre que l’âge -7 ans, qui correspond partout dans le monde à peu
près à l’éducation préscolaire actuelle, est celui au cours duquel la certitude dans
l’expérience physique se renforce et en même temps se créent les prémisses pour le
passage d’une forme de pensée prélogique, basée sur les sensations et les données
sensorielles, à une forme de pensée abstrait dans laquelle, au contraire, prévaut la
capacité d’extrapoler des données sensorielles de propriétés d’ordre logicomathématique. Le moment du passage d’une vision subjective à une vision objective de
la réalité est celui au cours duquel l’enfant découvre et utilise de la matière, des
phénomènes et des relations d’ordre logique, plus liées à l’action du sujet qu’a des
propriétés physiques de l’objet lui-même, constituent les caractères spécifiques des
modalités de l’apprentissage au niveau de l’éducation préscolaire.
Les sciences physiques et naturelles, étant donné le caractère, la fécondité et la
créativité que présentent pour le développement des capacités cognitives, tant les
domaines déductifs que dans les domaines expérimentaux, il semble évident que les
concepts et les modèles cognitifs sur lesquels ces sciences reposent constituent
inévitablement un des points favorisés de référence pour l’élaboration de nouveaux
systèmes éducatifs pour l’école maternelle. On fait donc l’hypothèse que le rôle essentiel
du déploiement des activités scientifiques, qui assigne une fonction non mineur aux
sciences expérimentales, n’est pas tellement dicté par des critères d’évaluations
philosophiques ou idéologiques, mais au contraire il apparait comme une conséquence
nécessaire des conclusions auxquelles sont parvenues les recherches modernes sur la
psychologie de l’apprentissage et la didactique des sciences.
Mais quel est le caractère des apprentissages scientifiques et quel est le rôle du
savoir scientifique dans l’éducation préscolaire ? Le fait d’avoir mis l’initiation à
l’enseignement scientifique à la base d’un projet éducatif dans l’école maternelle amène
à certaines conséquences dont il est essentiel d’approfondir les aspects pédagogiques et
didactiques.
Avant tout la notion-même de fait scientifique en sciences physiques et
naturelles et à l’enseignement scientifique doit être ultérieurement éclaircie. En réalité il
semble nécessaire de nous libérer cette équivoque. En réalité il semble nécessaire de
nous libérer d’une équivoque. Cette équivoque se base sur la conviction que la
connaissance scientifique telle qu’elle se développe à l’intérieur des laboratoires
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scientifiques, est tout à fait différente de la connaissance scientifique qui se développe
au cœur des nécessités éducatives. Cette séparation de la pensée scientifique en une
pensée originale telle qu’elle se développe dans le domaine de la science et en une
pensée inactuelle, simplifiée et répétitive, comme on la présente souvent dans le cadre
de l’activité d’enseignement, est une des plus grossières mystifications desquelles nous
sommes redevables à une idée appauvrie de la science issue des conceptions empiristes.
En fait,
si nous reconnaissons que l’éducation scientifique équivaut à l’apprentissage,
si nous considérons ce processus d’apprentissage comme une réappropriation
pour les enfants d’expériences et de découvertes intellectuelles exaltantes qui ne
s’écartent de la science réelle que temporellement,
si nous estimons que cette reconquête du savoir scientifique doit se réaliser en
suivant encore, avec une tension égale et le même effort conceptuel, le chemin
que la science a fait dans une époque éloignée de nous seulement en termes de
temps, et finalement
si nous croyons que la frontière de la connaissance à l’éducation doit toujours se
placer dans la zone la plus avancée des processus cognitifs,
nous devons reconnaître que la séparation entre « science pure » et « science pour
l’enseignement » n’a aucune base et que l’objectif de l’apprentissage scientifique est en
réalité la conquête d’un concept de la science et d’une pratique sociale différente qui ne
s’écarte pas des conceptions adoptées à l’intérieur des sciences pures mais en même
temps qui n’est pas comparables avec elles.
Dans l’école maternelle deux obstacles évidents s’opposent cependant à un tel
projet. Le premier de ces obstacles, qui dans les sociétés modernes de consommation
assume une importance particulière, est lié à ce qui Piaget (1970) lui-même appelle
facteurs de la transmission éducative et culturelle. Cet obstacle est dû aux intenses
échanges interindividuels, de nature synchronique, auxquels les enfants sont soumis
par les médias et par la permanence, dans les systèmes éducatifs et dans les pratiques
d’enseignement, d’un principe d’autorité traditionnel. Nous signalons comme exemple
caractéristique de l’existence au niveau de l’école maternelle, de ce genre
d’apprentissage que nous pouvons appeler apprentissage induit le fait que les enfants
de 5-6 ans ne reconnaissent pas que la lumière comme est une entité distincte,
indépendante des sources qui la produisent et des effets qu’elle provoque, existant
autonome dans un certain endroit de l’espace. Cette difficulté découle de la tendance
des sujets à associer la lumière exclusivement à sa source ou aux effets visibles qu’elle
provoque Ravanis,
. Le deuxième obstacle est dû à l’existence des facteurs
d’équilibration des systèmes « pensées-actions », sur lesquels nous reviendrons et qui
présentent un intérêt particulier pour la didactique et l’apprentissage scientifique. Par
exemple, les enfants ne proposent pas « d’explications pour la formation des ombres en
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termes d’obstacle présent dans le faisceau lumineux leur référence au rôle de l’obstacle
et de la lampe est confuse. Aussi, même s’ils désignent correctement la région de
l’espace où se forment les ombres ou encore celle où se trouvent les lampes, ils ne
peuvent pas l’expliquer. De plus les enfants ne se sont pas avérés capables d’établir la
liaison entre le nombre de lampes et le nombre d’ombres» (Ravanis, 1996).
Si la recherche en didactique des sciences expérimentales et les pratiques
d’enseignement scientifique en un certain sens sont équivalents, il semble alors clair que
n’importe quelle approche à l’expérimentation scientifique doit être posée, même dans
le domaine d’enseignement, car comme Bachelard
insiste sur ce qui permet de
distinguer l'esprit scientifique de l'opinion vulgaire « c’est justement ce sens du
problème qui caractérise le véritable esprit scientifique ». On comprend en outre que si
le fait même de poser un problème est le fondement d’une pratique correcte de
l’éducation scientifique, il va de soi que c’est dans la résolution d’un tel problème que se
pose, en termes pratiques, le dépassement d’opinions non prouvées, des conceptions
égocentriques ou soutenues par une conception principalement concrète du réel. Le
passage d’un mode de pensée à l’autre, le dépassement du sens commun, qui
caractérise le niveau de développement mental d’un enfant de l’école maternelle,
conduit à la notion d’équilibre due à Piaget
et aux notions d’obstacle et de
rupture épistémologique introduites par Bachelerd (1980) pour décrire et expliquer le
passage de la connaissance commune, naïve et implicite à la connaissance scientifique
c’est-à-dire structurée, argumentée et explicite (Weil-Barais, 2001).
3. Vers une approche des sciences physiques et naturelles à l’école maternelle
Si l’on tient compte de toutes ces caractéristiques de l’apprentissage scientifique, il
semble qu’une réflexion profonde s’impose sur les modèles éducatifs actuellement
adoptés et sur les approches différentes du déploiement des activités dans la classe. Une
plus grande adhérence au degré du développement mental et à la réelle capacité
cognitive des enfants il semble nécessaire même et surtout au niveau de l’école
maternelle. Ainsi comme il apparait manifestement absurde de donner une explication
rationnelle d’un phénomène physique à un enfant âgé de -7 ans, on doit se rendre
compte qu’il serait tout autant déraisonnable de concevoir un enseignement, comme
malheureusement cela arrive encore aujourd’hui, qui réponde plus aux certitudes des
adultes qu’à la réalisation d’un harmonieux et graduel développement mental de
l’enfant Weil-Barais, 2001).
Dans le cadre d’un projet pour l’initiation en Sciences Physiques et Naturelles à
l’école maternelle les éléments qui interviennent dans le processus d’apprentissage et
dans l’acquisition de connaissances assument un rôle différent. On peut reconnaître, en
règle générale, que les éléments qui sont à la base de tels processus viennent de
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l’acquisition de concepts, de l’acquisition de capacités de processus et de comportement
et de l’accumulation de connaissances relatives aux phénomènes physiques et naturels.
Il est clair qu’au cours d’un processus déterminé d’apprentissage ces éléments
apparaissent en même temps, mais ils assument une importance visible suivant les
différents stades du développement intellectuel de l’enfant.
Ainsi il est évident qu’en âge préscolaire l’évolution des capacités de processus,
liées au « faire », qui s’identifie à cet âge à des activités motrices et manuelles, auront le
dessus sur les activités conceptuelles en constituant en un certain sens la base pour le
développement de l’activité cognitive liée au développement de concepts empiriques
concrets. En conséquence « connaitre » et « faire » semblent se valoir et les explications
arrivent à un niveau abstrait compatible avec les modèles qu’on utilise dans
l’enseignement Dubosarsky,
. C’est la période où l’on assiste au passage graduel
des explications prélogiques (comme par exemple égocentriques ou animistes) et
fortuites des faits et phénomènes naturels à des explications où prévaut une rationalité
basées sur les expériences concrètes. L’émergence et l’élaboration de ces capacités
d’observation, de réflexion et de l’intériorisation d’expériences concrètes semble
justifier l’hypothèse d’une approche cognitive basée sur un juste équilibre de capacités
conceptuelles et de processus dans le cadre d’un projet éducatif pour l’école maternelle.
Ces capacités peuvent être individualisées dans des attitudes méthodiques qui
valorisent les qualités d’application et de persévérance et dans des situations
didactiques qui tendent à développer les comportements d’autonomie intellectuelle et
la capacité d’affronter des problèmes nouveaux qui rentrent toutefois dans des schémas
généraux déjà acquis précédemment.
En ce qui concerne l’acquisition de capacités conceptuelles non plus basées sur
les processus liées à l’action at à l’intuition mais sur l’acquisition de vrais schémas de
pensée, elle se développe sur la base d’observations, des manipulations et d’expériences
qui vont graduellement du concret à l’abstrait, du simple au complexe. Dans la
construction d’un projet éducatif de sciences intégrées à l’école maternelle les enfants
peuvent acquérir ou commencer à acquérir un schéma de pensée qui comprenne les
concepts et les phénomènes fondamentaux comme p. ex. la mécanique (Canedo-Ibarra
et al., 2010; Panagiotaki & Ravanis, 2014; Sung Tin, 2016), le monde de l’optique
géométrique (Dumas Carré et al. 2003; Gallegos Cázares, 2009; Ntalakoura & Ravanis,
, l’univers et l’astronomie élémentaire Isik-Ercan, Kim & Nowak, 2012; Küçüközer
& Bostan, 2012; Saçkes, 2015), le monde des phénomènes électriques et magnétiques
(Nertivich, 2014; Kada & Ravanis, 2016).
À côté de ces concepts physiques la pensée de l’enfant d’âge préscolaire élabore
en outre toute une classe de concepts logiques, comme les concepts d’ordre,
d’interaction et de conservation, qui marquent le passage de la pensée intuitive et
prélogique à la pensée abstraite. Ces concepts logico-mathématiques se différencient
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des concepts physiques proprement dits, basés sur l’expérience directe, car ils
concernent moins les propriétés des objets que les relations de dépendance ou
d’indépendance des objets mêmes avec l’action du sujet. À ces concepts s’en ajoutent
d’autres de nature encore différente comme les concepts d’équilibre, du système et/ou
écosystème, d’inertie qui tout en étant liés à l’activité motrice-corporelle et
expérimentale comprennent toutefois des situations où perception et capacités
opératoires semblent se rencontrer.
4. Perspectives et Discussion
Sur la base des remarques développées précédemment il semble intéressant
l’élaboration d’un schéma de projets pour l’initiation des sciences physiques et
naturelles intégrées dans l’école maternelle. À l’intérieur des domaines scientifiques
différents il est nécessaire la construction de stratégies qui vont constituer le support ou
le véhicule à travers lequel on développe les propositions d’expériences et d’essais
pratiques et idéaux, qui visent à l’évolution de capacités cognitives et de processus. En
ce sens il n’est pas nécessaire et opportun dans la pratique de l’enseignement de
développer toutes les stratégies proposées dans le projet, mais seulement un certain
nombre d’entre elles ou un certain nombre de sous- stratégies. En effet l’objectif visé
dans l’école maternelle n’est pas celui d’une connaissance de type encyclopédique mais
celui d’une approche didactique qui, sans négliger l’importance de connaître une partie
de monde phénoménologique, contribue de façon particulière au développement des
capacités intellectuelles et de construction des modèles précoces des enfants. Chaque
stratégie est en effet organisée suivant un itinéraire didactique rejoignant des équilibres
et surmontant des obstacles cognitifs à travers une série de phases intermédiaire en un
sens autonome par rapport à m’ensemble des phases qui constituent un cet itinéraire
didactique. Les itinéraires à l’intérieur de chaque stratégie sont en réalité différents et
peuvent être parcourus par les enfants à l’aide de l’enseignement en tenant compte de
toute une série de conditions au contour dont l’analyse, de première importance, n’est
pas comprise dans le but de cette article. À chaque phase de l’itinéraire correspond une
expérience ou un essai qui tout en assument une propre autonomie constitue toutefois
l’élément d’un discours plus complexe et complet. Il n’est pas possible dans le cadre de
cette occasion d’analyser tous les itinéraires et toutes les phases du projet. En outre cette
analyse a été effectuée dans des articles spécialement consacrée à l’identification et la
différenciation des stratégies didactiques inspirées par distincts courants théoriques sur
l’appropriation des savoirs Resta-Schweitzer & Weil-Barais, 2007).
Cependant, en général, on peut dire que caque phase demande avant tout une
préparation adéquate d’instruments matériels et de stratégies didactiques que chaque
enseignant organise sur la base de considération préliminaires qui concernent le niveau
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conceptuel et opérationnel des enfants. En deuxième lieu l’enseignant, entendu comme
guide et tuteur, devra mener l’expérimentation de façon telle qu’elle valorise l’aspect
problématique de chaque phase à l’intérieur d’un itinéraire didactique, en reliant la
phase successive avec la nécessité d’approfondir ou de dépasser un certain niveau de
connaissance.
Naturellement les distincts itinéraires établis s’adaptent de façon différente aux
buts du développement des capacités d’apprentissage, de processus des enfants et de
formation des enseignants Ravanis,
Doğru & Şeker,
Robson,
Doménech,
. En tout cas l’objectif sera atteint, si en parcourant à travers les
itinéraires, les efforts et les conquêtes de la connaissance avec les mêmes instruments
que nos prédécesseurs, nous sommes parvenus à rapprocher l’esprit et le comportement
des enfants-élèves de la façon de penser et de la pratique des opérateurs du monde des
sciences physiques et naturelles. On les aura ainsi aidé à dépasser la connaissance
quotidienne et spontanée, basée sur le sens commun.
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